Allongé sur un lit du service de pédiatrie du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), à Lausanne, Grégory, 12 ans, est imperturbable malgré les bruits ambiants qui l’entourent et les talons qui claquent dans le couloir voisin. Les yeux mi-clos, il s’imagine, loin de là, dans un château gardé par des lutins. Il décrit, d’un ton apaisé, la pièce remplie de fleurs et de papillons où il souhaite s’étendre. Grégory est dans son lieu de sécurité, un endroit où rien ne peut lui arriver, guidé dans ce voyage intérieur par la voix douce de l’hypnopraticienne et infirmière en pédiatrie Laurence Dahner.

Atteint de drépanocytose, une maladie héréditaire qui altère son hémoglobine et l’a contraint à subir une greffe de moelle osseuse, le préadolescent rencontre des douleurs chroniques importantes, mais aussi une difficulté récurrente à trouver le sommeil. Ce sont ses problèmes d’insomnie qui ont encouragé Grégory à suivre des séances d’hypnose, après avoir vu un reportage montrant Bertrand Piccard capable de se ressourcer, par cette technique, dans sa minuscule cabine de Solar Impulse.

Alors que les IRM et les divers contrôles médicaux s’égrainent dans son agenda d’écolier, Grégory découvre qu’il est également en mesure d’anesthésier, grâce à l’hypnose, une partie choisie de son corps. «C’est la preuve que tu as les ressources en toi pour diminuer tes douleurs quand tu en as besoin», encourage la praticienne.

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