ericksonLe Monarque de l’Océan – 2ème Partie

Dans le précédent article, nous avons découvert comment le psychiatre américain Milton Erickson (1901-1980), à l’occasion d’une conférence qu’il donna lors d’un colloque médical sur le bateau de croisière Ocean Monarch, exposa une méthode redoutable afin de résoudre et d’éviter les résistances des sujets envers l’hypnothérapie, notamment à travers une approche essentiellement « utilisationniste ».

Dans cette seconde partie, je vous propose de nous pencher sur les deux développements fondamentaux de l’hypnothérapie dans l’approche d’Erickson : le double niveau de suggestion conscient/inconscient ; et la permissivité. Or dans cette conférence, apparaît clairement le lien essentiel entre les différentes techniques de suggestion et les principes fondamentaux de l’attitude du psychothérapeute. Les techniques découlent de l’éthique. L’éthique s’exprime dans la moindre technique. La communication d’Erickson traduit un engagement profond. Et ses valeurs se reflètent jusque dans les tournures de ses phrases.

Esprit, es-tu là ?

Dés le début de sa conférence, Erickson annonce très clairement la couleur :

« J’aime considérer mes patients comme ayant un esprit conscient et un esprit inconscient ou subconscient. J’attends de l’un et de l’autre d’être présents ensemble dans la même personne et j’attends de l’un comme de l’autre qu’ils soient présents dans le bureau avec moi. »

Evidemment, toutes les composantes du patient l’accompagnent dans le cabinet du Dr Erickson, comme dans tout autre lieu. Il est inconcevable qu’une personne ait « oublié son esprit inconscient à la maison ». Son cerveau est aux aguets, et à tous ses niveaux de perception. Il s’agit donc presque une boutade de la part du rigoureux psychiatre. Mais en disant cela, Erickson donne un conseil pratique à ses collègues : le psychothérapeute ne doit jamais oublier qu’il n’est pas seulement en face d’une personne qui l’écoute consciemment, mais encore d’une personne qui l’écoute à un niveau bien plus inconscient. Le patient reçoit sans en prendre conscience une grande quantité d’informations en provenance du thérapeute, de son ton de voix, de ses gestes, de son apparence, de la tournure de ses phrases, mais aussi de la décoration du cabinet, de la position des fauteuils et de n’importe quel autre détail, qui sont toutes susceptibles d’influencer son expérience.

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